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carpediem-family world tour.
14 juillet 2012

voici un texte qui illustre ce que nous souhaitons vivre cette année pendant ce voyage...

Prenez SVP le temps de le lire ce texte que nous avons trouvé au hasard de nos lectures en préparant notre voyage et qui illustre ce que nous souhaitons vivre cette année...

 

 

La "théorie du kleenex" ou la fin de l'apnée par Christophe Raylat 

 

Cela se produit en général le sixième jour. Loin de tout, en autonomie, avec 

encore une bonne bambée à tirer et quelques cols à franchir, vous êtes au coeur 

du trek. Au coeur de ce périple espéré des mois durant, comme une fenêtre d’air 

pur dans votre quotidien. Bien sûr, je ne sais rien de celui-ci, mais j’imagine 

très bien, à l’éclairage d’un bouclage acrobatique, la signification universelle 

du mot “stress”, et ses corollaires “étouffement”, “insomnie”, et autres “raz le 

bol !”. Vous voici donc partis vers ce trek tant espéré, cette respiration dont 

vous vantez si bien les mérites, profonds et durables. Le premier jour, 

l’enthousiasme, la libération des contraintes, la découverte d’une terre 

nouvelle, la griserie du voyage qui commence, alimentent gentiment l’état 

d’excitation. Comme une rémanence (hystérésis, dirait papi Freud) de la frénésie 

quotidienne. Pour résumer, on est déjà parti, mais pas encore arrivé. Un état 

intermédiaire, le temps d’entrer dans la lenteur du trek, en “lâchant les 

amarres”. Mais justement, ce n’est pas si simple. Ce que je trouve 

particulièrement intéressant, après quelques années passées à croiser des 

trekkeurs en vadrouille, c’est la mise en place de ce processus. L’idée d’un 

second souffle du voyage, qui en général se révèle rarement avant… le sixième 

jour. Je m’explique. Passés les premiers temps d’euphorie, tout trekkeur se 

trouve confronté à l’idée de la rupture. Rupture culturelle, temporelle et 

matérielle. Ce passage marque la vraie confrontation entre l’idée que l’on se 

fait du voyage, et le voyage lui-même. Avant, on vit dans l’imaginaire (voire le 

fantasme), en préservant, peu ou prou, autour de nous, un environnement très 

proche de celui qu’on croit pourtant avoir laissé à la maison. La preuve ? On a 

toujours un paquet de mouchoirs en papier à portée de main. Et d’autres détails, 

aussi, comme le rangement des affaires dans son sac, la propreté de ses 

vêtements, ou la capacité à se regarder dans un miroir sans être trop surpris. 

Je ne suis pas en train de dire qu’un “vrai” trekkeur se reconnaît à son 

potentiel de clochardisation, mais plutôt que chacun porte en lui une certaine 

propension à maintenir un lien, sécurisant et symbolique, avec son univers 

familier, au travers de multiples détails personnels. Et je suis intimement 

convaincu que la force de tout voyage, sa capacité à nous marquer profondément, 

réside, pour beaucoup, dans la façon dont cèderont ces liens, les uns après les 

autres. Au cours des treks que j’ai pu parcourir, j’ai vu bien des façons 

d’exprimer ces ruptures : passage à vide, coup de blues, ou au contraire 

euphorie, voire d’authentiques “pétages de plomb”, tous avaient finalement la 

même signification : “je lâche les amarres”. De façon un peu symbolique, il 

s’agit aussi de briser une apnée, d’accepter enfin de respirer l’air qui nous 

entoure, pour remplacer celui, familier et rassurant que, par réflexe, on 

maintient “à l’intérieur”. Qu’il y ait résistance ou pas, qu’il soit douloureux 

ou harmonieux, ce processus aboutit à un état de perception et de disponibilité, 

qui constitue la véritable alchimie du voyage. Difficile à soupçonner avant le 

départ, essentielle au retour. Une alchimie à l’opposée des tendances d’un 

marché du trek qui multiplie les voyages zapping, courts, intenses et apnéiques, 

et dont on se demande parfois si la fonction principale n’est pas d’inscrire des 

croix en face d’une liste (“je l’ai fait !”). C’est pourquoi j’aimerais vous 

inviter à partir… longtemps. Pas forcément des mois, mais au moins plus de… six 

jours ! En famille, en individuel, avec une agence, ou par surprise, s’il vous 

plait, prenez le temps de briser cette apnée. Imaginez. Au milieu de nulle part, 

après une petite semaine de marche, une étape, annoncée pourtant comme facile, 

mais il y a cette foutue montée, interminable, insupportable, et vous vous dites 

“je n’y arriverai pas, c’est trop long, et demain, et tous ces jours, encore”. 

Alors vous vous asseyez seul, en silence, et, regardant les autres avancer, vous 

vous surprenez à verser une petite larme. Votre main cherche dans votre poche. 

En vain. Vous n’avez plus de kleenex

Le voyage peut commencer…

 

 

 

 

 

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Commentaires
S
Le mieux reste encore d'oublier les kleenex à la maison, comme ça tu gagnes 6 jours !<br /> <br /> ;-)
carpediem-family world tour.
  • on part en famille le 3 septembre pour 1an ( papa, maman et Margot ).On commence par les USA, les Caraibes, Amerique du sud, Nouvelle Zelande, Australie et Asie du sud est Du pur plaisir de voyage, arret sur im
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